Manger équilibré, un privilège qui n’est pas réservé qu’aux riches !

Cent cinquante euros pour vivre, c’est le budget d’Alison, 20 ans, étudiante à Lille. Il y a 4 mois, elle présentait une obésité morbide et faisait 115 kg. Un poids qui mettait sa santé en danger et la menaçait de paralysie. Après la pose d’un anneau gastrique, elle pèse désormais 92 kg. Aujourd’hui elle mène un combat contre le poids mais aussi contre le prix. Pour faire ses courses, Alison fait attention au moindre sou. « J’ai la chance d’habitude à proximité de différents supermarché, ça me permet de comparer les prix », explique la jeune femme. Elle consacre, en moyenne 10 euros par semaine pour l’achat de fruits et légumes. Cette semaine, son panier se compose de clémentines, endives, tomates, pommes et betteraves, de quoi faire plusieurs repas en mangeant sainement. « Avec mon budget, c’est impossible pour moi de consommer 5 fruits et légumes par jour, si j’arrive à en manger deux dans la journée, c’est déjà bien. Je n’ai ni l’argent, ni le temps nécessaire, même si je cuisine plus qu’avant ». Avant son opération, Alison ne se nourrissait que d’aliments très caloriques. Pizzas, cordons bleus, et plats à réchauffer constituaient son quotidien alimentaire. Pour l’étudiante qui ne prenait pas le temps de cuisiner, c’était des solutions de facilité. Des repas prêts rapidement, mais aussi plus chers. « Aujourd’hui je vois qu’acheter des fruits et légumes me coûte moins cher que ce que j’achetais avant. J’ai toujours cru qu’ils n’étaient pas dans mes moyens. Maintenant, j’économise près d’une vingtaine d’euros par mois ».

Le frais pas plus coûteux

Des fruits et légumes trop chers, c’est l’une des raisons qui poussent les personnes obèses ou en surpoids à les bouder. Une idée fausse, si on observe l’évolution des prix de ces denrées sur les 10 dernières années. Selon l’INSEE (Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques), les prix des fruits et légumes n’ont pas plus augmenté que les autres produits de consommation courante. Entre 2000 et 2010, les prix des fruits frais ont augmenté de près de 29 %, contre 23 % pour celui des légumes frais. Quant au prix des produits de consommation courante, ils ont augmenté de 29 %.

Des idées pour dépenser moins.

Si tous les tarifs sont en hausses, les produits frais restent encore accessibles à tout le monde. Un sentiment que partage Cécile Lagouche, médecin nutritionniste à Caluire. « On peut manger 5 fruits et légumes par jour. Il faut juste savoir comment s’alimenter correctement ». En majorité, ce ne sont pas le prix de ces aliments qui rebutent les gens, mais la façon de les préparer. « On me dit souvent : moi je veux bien manger des légumes, mais je ne sais pas les cuisiner ». Face à leur détresse, elle leur propose des recettes simples à réaliser et peu coûteuses. « Il faut arrêter de dire que les personnes obèses n’arrivent pas à se nourrir convenablement parce qu’elles n’ont pas les moyens. Acheter un chou à un euros, coûte moins cher qu’une pizza surgelée. Et avec un seul chou, on peut réaliser plusieurs repas », confie la nutritionniste.

A ses patients les plus démunis, elle propose aussi des astuces pour faire des économies. Faire la fin des marchés, éviter les grandes surfaces, comparer les prix au kilo, acheter des produits de saison et surtout cuisiner soi-même, des conseils précieux pour économiser quelques dizaines d’euros par semaine.

Pour la nutritionniste, le principal problème c’est le manque d’éducation alimentaire, notamment apprendre à connaître les fruits et légumes et à les préparer. « Il faut que les gens réapprennent à cuisiner. En 1950, une femme passait cinq heures par jour dans sa cuisine. En 2009, une personne quelle qu’elle soit passe à peine 30 minutes à faire les repas. Ce sont nos modes de vie qui nous incitent à manger mal. Cela est mauvais pour notre santé, mais aussi pour notre budget ».
Depuis qu’elle cuisine, Alison se sent mieux. « Ça me plait de cuisiner. Je vois que ça me coûte moins cher et en même temps je me fais plaisir. Je vais même chercher des recettes sur Internet« . Un nouvel équilibre pour la jeune femme qui sait que la route vers la guérison est accessible, même avec un budget réduit.

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